Contexte
La population de phoques moines de Méditerranée, Monachus monachus, a rapidement et considérablement décliné au cours du vingtième siècle. Cette espèce est reconnue dès 1985 comme espèce à protéger en priorité dans le cadre de la Convention de Barcelone.
Lors de leur 4ème réunion ordinaire, les Parties contractantes ont adopté une déclaration, la Déclaration de Gênes, qui comprend, parmi les objectifs prioritaires à réaliser pendant la décennie 1986-1995, la “protection des espèces marines en danger”, y compris le phoque moine.
Le Plan d’action pour la gestion du phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) a été adopté par les Parties contractantes à la Convention en 1988, suite à la Déclaration de Gênes.
Objectifs
Ce Plan d’action relatif à la gestion du phoque moine de Méditerranée souligne à la fois les actions à court terme et à plus long terme, qui, menées ensemble, pourraient permettre de réduire suffisamment les pressions et une restauration progressive de l’état des populations restantes. Le plan d’action pour le phoque moine vise essentiellement à :
- réduire la mortalité adulte
- promouvoir la création d’un réseau de réserves marines
- encourager la recherche, la collecte de données et les programmes de réhabilitation
- mettre en œuvre des actions d’information en visant les communautés de pêche et plusieurs autres parties prenantes
- fournir un cadre de coordination, d’examen et de financement des activités pertinentes.
Recommandations
La toute première priorité est la préservation des populations restantes de phoques moines. Le défi consiste donc à trouver le délicat équilibre entre les exigences biologiques du phoque moine et les utilisations faites par l’homme de la Méditerranée et de ses ressources, qui permettra à l’espèce de retrouver un niveau viable de population.
Le Plan d’action recommande les priorités générales suivantes :
- La réduction de la mortalité des phoques en encourageant la coexistence des pêcheurs et du phoque moine.
- L’établissement d’un réseau de réserves marines : la création de réserves marines dans l’ensemble de la Méditerranée, couvrant tant les habitats déjà existants que potentiels du phoque moine. Les réserves de phoques moines devraient protéger les grottes appropriées ou tout autre site de reproduction et de repos et être entourées d’une zone tampon afin de minimiser les perturbations.
- La recherche, la collecte de données et le rétablissement du statut des populations : élaboration d’un programme relatif au recueil de données sur la biologie et l’écologie du phoque moine et les interactions du phoque avec les pêcheries ; création de réseaux nationaux d’observateurs ; évaluation des informations compilées à l’échelle régionale ; échange d’informations ; création de centres de sauvetage
- Programmes d’information : élaboration d’activités d’information ciblant les pêcheurs, des communautés de pêche et des touristes et de l’industrie du tourisme ; production de matériels d’information à l’intention des autorités militaires, des promoteurs industriels et de l’industrie maritime ; élaboration de programmes de formation à l’intention des gestionnaires d’aires protégées responsables des réserves de phoques moines.
Mises à jour
Les Parties contractantes à la Convention de Barcelone ont adopté en 2013 Une stratégie régionale relative à la préservation du phoque moine en Méditerranée (2014-2019).
Une feuille de route pour le reconstitution complète de l'espèce est élaborée dans le cadre de la stratégie régionale 2014-2019 du SPA/RAC, soulignant la nécessité particulièrement urgente de développer des activités de surveillance conformément à la directive-cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM) de l’Union Européenne et à l'approche écosystémique (EcAp), par le biais des trois indicateurs communs convenus : aire de répartition de l'espèce, abondance de l'espèce et caractéristiques démographiques de la population. En effet, le Programme de surveillance et d’évaluation intégré (IMAP) suggère comme objectif, la stabilité de l’abondance du phoque moine de même qu'une extension de sa répartition spatiale (recolonisation d'habitats appropriés).
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