Grâce au projet Med Monk Seal soutenu par la Monk Seal Alliance, des initiatives de terrain sont portées par le SPA/RAC et ses partenaires nationaux afin de mieux connaitre et protéger le phoque moine (Monachus monachus) dans la rive sud de la Méditerranée. Ces efforts combinent surveillance, cartographie des habitats et sensibilisation des communautés locales pour favoriser le retour de cette espèce vulnérable.
Le projet Med Monk Seal, soutenu par la Monk Seal Alliance, a permis au SPA/RAC et à ses partenaires nationaux de lancer plusieurs initiatives de terrain sur la surveillance et la cartographie des habitats potentiels du phoque moine sur la rive sud de la Méditerranée.
Des équipes scientifiques des pays méditerranéens bénéficiaires du projet (Algérie, Égypte, Libye, Maroc, et Tunisie) ont démarré le suivi de l’espèce et ses habitats après avoir participé à la première session de formation qui s’est tenue à Kefalonia en Grèce en septembre 2023, et grâce à l’acquisition d’équipements nécessaires.
Ces initiatives sont soutenues par un réseau subrégional animé par le SPA/RAC et des experts de Méditerranée, de l’ONG Archipelagos Italy et Grèce, de l’ISPRA et de METU-Institute of Marine Science en Turquie qui accueille la deuxième formation sur les méthodes de surveillance du phoque moine, en novembre 2024.
Les actions menées incluent la cartographie des habitats potentiels, l’installation de caméras de surveillance dans ces zones, et la sensibilisation du public à la présence, aux menaces et à la conservation du phoque moine.
En raison de leur comportement discret et de leur préférence pour des habitats isolés et protégés comme les grottes marines, il est essentiel de cibler des zones spécifiques pour maximiser les chances d'observer cette espèce.
Des efforts importants ont déjà été réalisés en Égypte, en Libye, en Tunisie et au Maroc, où plusieurs zones propices au retour de l’espèce ont été identifiées et où les premières caméras-pièges, outils indispensables pour le suivi de l'espèce, ont été installées.
Au Maroc, le suivi des habitats potentiels du phoque est déjà intégré dans le programme de surveillance scientifique de l’association AGIR et de l’unité de gestion de l’AMP concernée.
En Tunisie, les premières sorties de terrain ont été réalisées sur l'archipel de La Gallite, par l’APAL et l’ONG MAN pour explorer les grottes potentiellement favorables à l’accueil des phoques moines et d’évaluer l'état de leurs habitats.
L’Équipe désignée par le ministère de l’Environnement de la Libye a réussi à installer des caméras dans des grottes pré-identifiées avec l'espoir d’enregistrer le retour de cette espèce emblématique.
En Egypte, l’ONG AUSDE, représentant de l’EEAA a pu effectuer plusieurs excursions côtières pour évaluer les habitats du phoque, examiner leur état et identifier les principales menaces sur la majeure partie de la côte méditerranéenne égyptienne, soit sur environ 750 kilomètres. Plusieurs observations récentes de phoques ont également été rapportées et sont en cours d’analyse.
Au Liban, grâce à la contribution volontaire de la France au Programme de Travail 2022- 2023 du PNUE-PAM- SPA/RAC une cartographie complète des habitats potentiels au nord du pays a été réalisée, et des enquêtes ont révélé plusieurs observations de phoque en 2024, confirmant leur retour et soulevant de nouvelles hypothèses. Le phoque moine pourrait en effet consommer le poisson invasif Lagosephalus squeleratus, présent dans la région.
Les partenaires du projet s’efforcent aussi de sensibiliser les pêcheurs et des communautés locales à l’importance de la préservation du phoque moine.
En Égypte, des rencontres avec les pêcheurs aux Ports de Rashid et de Marsa Matrouh ont permis de discuter des enjeux et défis liés à la protection du phoque moine et de ses habitats.
Au Liban, où les côtes connaissent une forte fréquentation et une activité humaine importante, Développement Sans Frontière a lancé une campagne de sensibilisation pour encourager une conservation participative du phoque.
Alors que cette espèce emblématique semble faire son retour dans différentes zones de la Méditerranée, le SPA/RAC et ses partenaires sont mobilisés pour assurer un suivi rigoureux et une conservation renforcée dans l’avenir. Les efforts de sensibilisation et de recherche visent à préserver les habitats essentiels du phoque moine pour les générations futures.